Les "vagues scélérates" ou "vagues tueuses de navires" ont longtemps fait partie du mythe lié à la mer car les scientifiques n'avaient pour travailler que des récits dépourvus de "données techniques".

L'empirique de la force des éléments a donc longtemps perduré. Statistiquement, nombres de navires ont disparu en Océan Indien à la croisée avec ses océans voisins. Cette statistique était pourtant un élément important de réponse, mais on ne l'apprendra que beaucoup plus tard (suivre le lien ci-dessous).

Il a fallu attendre que des outils techniques et scientifiques soient installés à bord des navires modernes à la fin du XIXème siècle pour que la communauté scientifique puisse avoir des éléments tangibles pour commencer à échaffauder des théories sur la formation de ces "vagues tueuses". L'évènement qui a marqué le début de la prise de conscience des scientifiques de la réalité de ce phénomène a eu lieu en Mer du Nord en 1995 à bord d'une plate-forme pétrolière nommée Draupner et pourvue d'une sonde laser qui mesurait en permanence la hauteur de la mer. C'est ainsi que cette sonde a enregistré une vague d'une hauteur de 26 mètres dans une mer formée de vagues d'une hauteur moyenne de 11,8 mètres ! Ces "vagues scélérates" ont donc été appelées un temps des vagues Draupner en référence à cet élément technique enfin tangible !

Il aura donc fallu attendre 1995 pour que les marins puissent voir des scientifiques envisager de croire leurs récits ! Récits dont Christophe Colomb ou Dumont d'Urville en avaient déjà été les témoins !

 

Et ce n'est qu'en 2019 ! que les scientifiques, en l'occurence des Anglais (Université d'Oxford) et des Ecossais (Université d'Edimbourg), ont réussi à transcrire la formule mathématique qui explique la formation des vagues scélérates. Cette formule prend en compte la longueur d'onde de la vague dans une mer croisée que les marins appellent "mer casse bateau".

La formation de ces vagues scélérates n'est donc pas liée à une zone du globe mais à un contexte météorologique. Les observations de vagues scélérates depuis 1995 ont montré que leur durée de vie n'excède pas les 30 secondes ! Et que leur hauteur peut atteindre les 30 mètres et plus, transformant la pression au mètre carré de 12 tonnes sur le pont d'un navire pour une vague "classique de 12 mètres" en une pression au mètre carré de 100 tonnes ! !

Bien évidemment, aucun navire, même aujourd'hui, ne peut résister à cela !

Maintenant que l'équation est posée et le contexte de cette formation élucidé, la prochaine étape consistera à concevoir des système d'analyses basées sur les données météorologiques pour déterminer une zone probable de formation de vagues scélérates.

 

Liens d'intérêt :

Le mystère des vagues scélérates enfin expliqué

La page Wikipédia des vagues scélérates